Une hémorragie est une perte de sang prolongée qui provient d’une plaie ou d’un orifice naturel et qui ne s’arrête pas spontanément. Elle imbibe de sang un mouchoir de tissu ou de papier en quelques secondes. Un saignement dû à une écorchure, une éraflure ou une abrasion cutanée, qui s’arrête spontanément n’est pas une hémorragie. Le plus souvent, il est facile de constater une hémorragie. Toutefois, celle-ci peut temporairement être masquée par la position de la victime ou un vêtement particulièrement absorbant (manteau, blouson…).
L’hémorragie est généralement secondaire à un traumatisme comme un coup, une chute, une plaie par un objet tranchant (couteau), un projectile (une balle) ou une maladie comme la rupture de varice chez la personne âgée.
Les risques d’une perte abondante ou prolongée de sang sont :
Entraîner une détresse circulatoire ou un arrêt cardiaque par une diminution importante de la quantité de sang dans l’organisme.
D’être infecté par une maladie transmissible s’il présente des effractions cutanées (plaies, piqûres) ou en cas de projection sur les muqueuses (bouche, yeux).
Le sauveteur doit arrêter ou limiter la perte de sang de la victime et retarder l’installation d’une détresse qui peut entraîner la mort.
1. Constater l’hémorragie, si nécessaire en écartant les vêtements ;
2. Demander à la victime de comprimer immédiatement l’endroit qui saigne ou à défaut, le faire à sa place ;
Pour cela, appuyer fortement sur l’endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main, en interposant une épaisseur de tissu propre recouvrant complètement la plaie (mouchoirs, torchons, vêtements…) et ce jusqu’à l’arrivée des secours. En l’absence de tissu, la victime si elle le peut ou le sauveteur, appuie directement avec sa main.
3. Allonger confortablement la victime, par exemple sur un lit, un canapé ou à défaut sur le sol ;
4. Alerter les secours. L’alerte est réalisée par :
- un témoin s’il est présent ;
- le sauveteur si la victime comprime elle-même la plaie ;
- le sauveteur, après avoir relayé la compression directe (réalisée par lui-même) si nécessaire par un pansement compressif (le haut-parleur du téléphone portable peut parfois permettre de maintenir la compression directe pendant l’alerte par le sauveteur) ;
Pour cela, si le sauveteur doit se libérer et que la victime ne peut pas appuyer elle-même sur la plaie qui saigne, il remplace la compression directe qu’il réalise par une épaisseur de tissu propre recouvrant complètement la plaie (mouchoirs, torchons, vêtements…) fixée par une bande élastique ou un lien large assez long pour serrer suffisamment et arrêter ainsi le saignement. Le remplacement de cette compression est impossible lorsque l’endroit qui saigne est situé au niveau du cou, de la tête, du thorax ou de l’abdomen.
5. Si le saignement se poursuit, reprendre la compression directe par-dessus l’éventuel pansement compressif ;
6. Si la compression directe d’une hémorragie d’un membre est inefficace (le saignement persiste malgré tout) ou impossible (nombreuses victimes, catastrophes, situations de violence collective ou de guerre, nombreuses lésions, plaie inaccessible, corps étranger), mettre en place un garrot (voir encadré suivant) au-dessus de la plaie pour arrêter le saignement ;
7. Rassurer la victime, en lui parlant régulièrement et en lui expliquant ce qui se passe ;
8. Protéger la victime contre la chaleur, le froid ou les intempéries, la réchauffer si nécessaire ;
9. Surveiller l’apparition de signes d’aggravation. Dans tous les cas, si l’état de la victime s’aggrave (sueurs abondantes, sensation de froid, pâleur intense, perte de connaissance) il faudra contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation et pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance ou présente un arrêt cardiaque.
Le garrot est mis en place à quelques centimètres au-dessus de la plaie, jamais sur une articulation :
1. Faire deux tours autour du membre avec le lien large à l’endroit où le garrot doit être placé ;
2. Faire un nœud ;
3. Placer au-dessus du nœud la barre et faire deux nœuds par-dessus pour la maintenir ;
4. Tourner la barre de façon à serrer le garrot jusqu'à l'arrêt du saignement et maintenir le serrage par le sauveteur même si la douleur provoquée est intense. Il est toutefois possible de maintenir le serrage en bloquant la position du bâton avec un second lien par exemple ou en bloquant la position de la barre par quelque moyen que ce soit si le sauveteur doit se libérer.
Note : En l'absence de barre, faire le garrot uniquement avec le lien large. Réaliser une boucle en glissant le lien au niveau de l’hémorragie. Glisser une partie du lien dans la boucle afin que le garrot entoure le membre. Serrer le nœud du garrot le plus fortement possible en tirant sur chaque extrémité du lien et réaliser un double nœud de maintien. Une fois mis en place, le garrot doit toujours rester visible (ne pas le recouvrir) et ne jamais être retiré sans avis médical.
1. L’asseoir, tête penchée en avant (ne jamais l’allonger) ;
2. Lui demander de se moucher vigoureusement ;
3. Lui demander de comprimer les deux narines avec les doigts, durant 10 minutes sans relâcher ;
Demander un avis médical si :
- le saignement ne s’arrête pas ou se reproduit ;
- le saignement survient après une chute ou un coup ;
- la victime prend des médicaments, en particulier ceux qui augmentent les saignements.
Il s’agit d’un signe pouvant traduire une maladie grave nécessitant une prise en charge médicale.
1. Installer la victime dans la position où elle se sent le mieux si elle est consciente sinon allongée, en position stable sur le côté si elle a perdu connaissance ;
2. Faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes ;
3. Surveiller en permanence.
1. Allonger la victime ;
2. Faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes.
En cas d’aggravation :
- contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation ;
- pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance