Les HĂ©morragies đŸ©ž

DĂ©finition

Une hĂ©morragie est une perte de sang prolongĂ©e qui provient d’une plaie ou d’un orifice naturel et qui ne s’arrĂȘte pas spontanĂ©ment. Elle imbibe de sang un mouchoir de tissu ou de papier en quelques secondes. Un saignement dĂ» Ă  une Ă©corchure, une Ă©raflure ou une abrasion cutanĂ©e, qui s’arrĂȘte spontanĂ©ment n’est pas une hĂ©morragie. Le plus souvent, il est facile de constater une hĂ©morragie. Toutefois, celle-ci peut temporairement ĂȘtre masquĂ©e par la position de la victime ou un vĂȘtement particuliĂšrement absorbant (manteau, blouson
). 

L’hĂ©morragie est gĂ©nĂ©ralement secondaire Ă  un traumatisme comme un coup, une chute, une plaie par un objet tranchant (couteau), un projectile (une balle) ou une maladie comme la rupture de varice chez la personne ĂągĂ©e. 

Les risques d’une perte abondante ou prolongĂ©e de sang sont :

Pour la victime

EntraĂźner une dĂ©tresse circulatoire ou un arrĂȘt cardiaque par une diminution importante de la quantitĂ© de sang dans l’organisme.

Pour le sauveteur

D’ĂȘtre infectĂ© par une maladie transmissible s’il prĂ©sente des effractions cutanĂ©es (plaies, piqĂ»res) ou en cas de projection sur les muqueuses (bouche, yeux).

Principe d'action

Le sauveteur doit arrĂȘter ou limiter la perte de sang de la victime et retarder l’installation d’une dĂ©tresse qui peut entraĂźner la mort.

Le principe d'action est à découvrir bientÎt en vidéo

Que faire  ?

1. Constater l’hĂ©morragie, si nĂ©cessaire en Ă©cartant les vĂȘtements ;


2. Demander Ă  la victime de comprimer immĂ©diatement l’endroit qui saigne ou Ă  dĂ©faut, le faire Ă  sa place ;

Pour cela, appuyer fortement sur l’endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main, en interposant une Ă©paisseur de tissu propre recouvrant complĂštement la plaie (mouchoirs, torchons, vĂȘtements
) et ce jusqu’à l’arrivĂ©e des secours. En l’absence de tissu, la victime si elle le peut ou le sauveteur, appuie directement avec sa main.


3. Allonger confortablement la victime, par exemple sur un lit, un canapé ou à défaut sur le sol ;


4. Alerter les secours. L’alerte est rĂ©alisĂ©e par :

- un tĂ©moin s’il est prĂ©sent ;

- le sauveteur si la victime comprime elle-mĂȘme la plaie ;

- le sauveteur, aprĂšs avoir relayĂ© la compression directe (rĂ©alisĂ©e par lui-mĂȘme) si nĂ©cessaire par un pansement compressif (le haut-parleur du tĂ©lĂ©phone portable peut parfois permettre de maintenir la compression directe pendant l’alerte par le sauveteur) ;

Pour cela, si le sauveteur doit se libĂ©rer et que la victime ne peut pas appuyer elle-mĂȘme sur la plaie qui saigne, il remplace la compression directe qu’il rĂ©alise par une Ă©paisseur de tissu propre recouvrant complĂštement la plaie (mouchoirs, torchons, vĂȘtements
) fixĂ©e par une bande Ă©lastique ou un lien large assez long pour serrer suffisamment et arrĂȘter ainsi le saignement. Le remplacement de cette compression est impossible lorsque l’endroit qui saigne est situĂ© au niveau du cou, de la tĂȘte, du thorax ou de l’abdomen.


5. Si le saignement se poursuit, reprendre la compression directe par-dessus l’éventuel pansement compressif ;


6. Si la compression directe d’une hĂ©morragie d’un membre est inefficace (le saignement persiste malgrĂ© tout) ou impossible (nombreuses victimes, catastrophes, situations de violence collective ou de guerre, nombreuses lĂ©sions, plaie inaccessible, corps Ă©tranger), mettre en place un garrot (voir encadrĂ© suivant) au-dessus de la plaie pour arrĂȘter le saignement ;


7. Rassurer la victime, en lui parlant réguliÚrement et en lui expliquant ce qui se passe ;


8. Protéger la victime contre la chaleur, le froid ou les intempéries, la réchauffer si nécessaire ;


9. Surveiller l’apparition de signes d’aggravation. Dans tous les cas, si l’état de la victime s’aggrave (sueurs abondantes, sensation de froid, pĂąleur intense, perte de connaissance) il faudra contacter Ă  nouveau les secours pour signaler l’aggravation et pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance ou prĂ©sente un arrĂȘt cardiaque.

Comment poser un garrot ?

Le garrot est mis en place Ă  quelques centimĂštres au-dessus de la plaie, jamais sur une articulation :


1. Faire deux tours autour du membre avec le lien large Ă  l’endroit oĂč le garrot doit ĂȘtre placĂ© ;

2. Faire un nƓud ;

3. Placer au-dessus du nƓud la barre et faire deux nƓuds par-dessus pour la maintenir ;

4. Tourner la barre de façon Ă  serrer le garrot jusqu'Ă  l'arrĂȘt du saignement et maintenir le serrage par le sauveteur mĂȘme si la douleur provoquĂ©e est intense. Il est toutefois possible de maintenir le serrage en bloquant la position du bĂąton avec un second lien par exemple ou en bloquant la position de la barre par quelque moyen que ce soit si le sauveteur doit se libĂ©rer.


Note : En l'absence de barre, faire le garrot uniquement avec le lien large. RĂ©aliser une boucle en glissant le lien au niveau de l’hĂ©morragie. Glisser une partie du lien dans la boucle afin que le garrot entoure le membre. Serrer le nƓud du garrot le plus fortement possible en tirant sur chaque extrĂ©mitĂ© du lien et rĂ©aliser un double nƓud de maintien. Une fois mis en place, le garrot doit toujours rester visible (ne pas le recouvrir) et ne jamais ĂȘtre retirĂ© sans avis mĂ©dical.

En prĂ©sence d’une victime qui saigne du nez :

1. L’asseoir, tĂȘte penchĂ©e en avant (ne jamais l’allonger) ;

2. Lui demander de se moucher vigoureusement ;

3. Lui demander de comprimer les deux narines avec les doigts, durant 10 minutes sans relĂącher ;


Demander un avis médical si :

- le saignement ne s’arrĂȘte pas ou se reproduit ;

- le saignement survient aprĂšs une chute ou un coup ;

- la victime prend des médicaments, en particulier ceux qui augmentent les saignements.

En prĂ©sence d’une victime qui vomit ou crache du sang :

Il s’agit d’un signe pouvant traduire une maladie grave nĂ©cessitant une prise en charge mĂ©dicale.


1. Installer la victime dans la position oĂč elle se sent le mieux si elle est consciente sinon allongĂ©e, en position stable sur le cĂŽtĂ© si elle a perdu connaissance ;

2. Faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes ;

3. Surveiller en permanence.

En prĂ©sence d’une victime qui perd du sang par un orifice naturel (sauf le nez) et de façon inhabituelle :

1. Allonger la victime ;

2. Faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes.


En cas d’aggravation :

- contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation ;

- pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance