L'obstruction des voies aĂ©riennes đźâđš
DĂ©finition
Lâobstruction des voies aĂ©riennes (OVA) par un corps Ă©tranger est la gĂȘne ou lâempĂȘchement brutal des mouvements de lâair entre lâextĂ©rieur et les poumons.
Elle est qualifiée :
- dâobstruction partielle, lorsque la respiration reste efficace.
- dâobstruction grave, lorsque la respiration nâest plus efficace, voire impossible.
Les corps Ă©trangers qui sont le plus souvent Ă lâorigine dâune obstruction des voies aĂ©riennes sont les aliments (noix, cacahuĂšte, carotte âŠ) ou des objets (aimants de magnets, jouets âŠ). Lâobstruction, particuliĂšrement frĂ©quente chez lâenfant, se produit le plus souvent lorsque la personne est en train de manger, de boire ou de porter un objet Ă la bouche.Â
Si le passage de lâair dans les VA est interrompu, lâoxygĂšne nâatteint pasles poumons et la vie de la victime est immĂ©diatement menacĂ©e.
Lâobstruction partielle des VA peut Ă©voluer vers une obstruction grave et avoir les mĂȘmes consĂ©quences, ou entraĂźner des complications respiratoires graves.
LâĂ©chec des manĆuvres de dĂ©sobstruction chez une victime prĂ©sentant une OVA entraĂźne une privation prolongĂ©e en oxygĂšne de lâorganisme qui conduit Ă la perte de connaissance et Ă lâarrĂȘt cardiaque.
Lâobstruction grave des VA est donc une urgence qui peut entraĂźner la mort de la victime en quelques minutes si aucun geste de secours nâest rĂ©alisĂ© immĂ©diatement.
La reconnaissance des signes dâobstruction des VA par un corps Ă©tranger est un Ă©lĂ©ment clĂ©. Elle est rĂ©alisĂ©e dĂšs les premiĂšres secondes, si on est tĂ©moin de lâaccident. Dans le cas contraire, la reconnaissance peut ĂȘtre difficile.
Au bilan circonstanciel, on se trouve face Ă une victime qui est le plus souvent en train de manger, ou de jouer sâil sâagit dâun enfant. Lors du bilan dâurgence vitale, on se retrouve en prĂ©sence de lâune des trois situations suivantes :
La victime est consciente, présente une détresse vitale immédiate et elle :
- porte les mains Ă sa gorge ;
- ne peut plus parler, crier, tousser ou nâĂ©mettre aucun son ;
- garde la bouche ouverte ;
- ne peut pas respirer ou respire trĂšs difficilement ;
- sâagite et devient rapidement bleue.
Il sâagit dâune obstruction grave des voies aĂ©riennes. Cette situation survient dans les premiĂšres minutes aprĂšs lâaccident.
La victime est consciente, présente des signes de détresse respiratoire et
- peut parler ou crier ;
- tousse vigoureusement ;
- respire avec parfois un bruit surajouté ;
- reste parfaitement consciente.
Cette situation se rencontre lorsque lâobstruction des voies aĂ©riennes est partielle. Elle peut durer plusieurs minutes aprĂšs lâaccident car la respiration nâest pas complĂštement interrompue.
La victime a perdu connaissance et elle :
- ne respire plus ou trĂšs difficilement ;
- est bleue (cyanose).
Cette situation survient chez une victime qui a inhalĂ© un corps Ă©tranger, lorsque les gestes de dĂ©sobstruction des voies aĂ©riennes nâont pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s immĂ©diatement par les tĂ©moins prĂ©sents ou sont inefficaces.
Principe d'action
Lâaction de secours doit permettre :
- de désobstruer les voies aériennes, si elles sont totalement ou presque totalement bouchées ;
- dâempĂȘcher toute aggravation en cas dâobstruction partielle.
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Que faire ?
En prĂ©sence dâune victime prĂ©sentant une obstruction partielle :
1. Ne jamais pratiquer de technique de désobstruction ;
2. Installer la victime dans la position oĂč elle se sent le mieux ;
3. Lâencourager Ă tousser ;
4. Demander un avis médical et appliquer les consignes ;
5. Surveiller attentivement la victime.
Si lâobstruction devient grave, il convient dâappliquer la conduite Ă tenir devant une obstruction grave.
En prĂ©sence dâune victime prĂ©sentant une obstruction grave :
1. Donner 1 Ă 5 claques dans le dos :
Pour l'adulte et l'enfant :
- laisser la victime debout ou assise ;
- se placer sur le cÎté et légÚrement en arriÚre de la victime ;
- soutenir le thorax avec une main ;
- pencher la victime vers lâavant ;
- donner de 1 Ă 5 claques vigoureuses dans le dos, entre les deux omoplates, avec le talon de la main ouverte.
Pour la victime pouvant tenir sur la cuisse du sauveteur :
- sâasseoir et basculer la victime sur sa cuisse, la face vers le bas ;
- donner de 1 Ă 5 claques vigoureuses dans le dos, entre les deux omoplates, avec le talon de la main ouverte.
Pour le nourrisson :
- coucher la victime Ă califourchon sur lâavant bras, la face vers le sol ;
- maintenir sa tĂȘte avec les doigts, de part et dâautre, au niveau de l'angle de la mĂąchoire infĂ©rieure, sans appuyer sur la gorge ;
- incliner la victime afin que la tĂȘte soit plus basse que le thorax ;
- donner 1 Ă 5 claques, entre les deux omoplates, avec le talon de la main ouverte.
2. En cas d'inefficacitĂ©, rĂ©aliser 1 Ă 5 compressions :Â
Pour l'adulte et l'enfant :
- se placer debout ou Ă genoux (enfant) derriĂšre la victime, contre son dos ;
- passer ses bras, sous ceux de la victime, de part et dâautre de la partie supĂ©rieure de son abdomen ;
- pencher la victime vers lâavant et mettre le poing sur la partie supĂ©rieure de lâabdomen, au creux de lâestomac, au-dessus du nombril et en dessous du sternum ;
- placer la seconde main sur la premiĂšre, les avant-bras nâappuyant pas sur les cĂŽtes ;
- tirer franchement en exerçant une pression vers lâarriĂšre et vers le haut ;
- effectuer de 1 Ă 5 compressions, en relĂąchant entre chacune.
Pour le nourrisson :
- placer lâavant-bras contre le dos du nourrisson, la main soutenant sa tĂȘte ;
- tourner le nourrisson pour que sa face soit cÎté ciel ;
- placer lâavant-bras, sur lequel repose le nourrisson, sur la cuisse du sauveteur. La tĂȘte du nourrisson doit ĂȘtre plus basse que le reste du corps ;
- placer la pulpe de deux doigts dâune main dans lâaxe du sternum, un travers de doigt au-dessus dâun repĂšre constituĂ© par le bas du sternum Ă la jonction des derniĂšres cĂŽtes ;
- effectuer de 1 Ă 5 compressions profondes et successives en relĂąchant entre chacune.
S'il sâagit dâun adulte obĂšse ou dâune femme enceinte lorsqu'il est impossible dâencercler lâabdomen :
- se positionner derriĂšre la victime ;
- placer ses avant-bras sous les bras de la victime et encercler la poitrine de la victime ;
- mettre un poing au milieu du sternum, sans appuyer sur la pointe inférieure du sternum ;
- placer lâautre main sur la premiĂšre sans appuyer les avant-bras sur les cĂŽtes ;
- tirer franchement en exerçant une pression vers lâarriĂšre ;
- effectuer de 1 Ă 5 compressions, en relĂąchant entre chacune.
3. Répéter le cycle « claques dans le dos » et « compressions » ;
4. Interrompre les manĆuvres dĂšs lâapparition dâune toux, de cris ou de pleurs, la reprise de la respiration ou le rejet du corps Ă©tranger.
Si les manĆuvres de dĂ©sobstruction sont efficaces, installer dans la position oĂč elle se sent le mieux, la rĂ©conforter en lui parlant rĂ©guliĂšrement, lui desserrer les vĂȘtements, faire ou alerter les secours et appliquer leurs consignes et surtout surveiller la victime.
Si la victime perd connaissance il faut lâaccompagner au sol, faire alerter ou alerter les secours et rĂ©aliser une rĂ©animation cardio-pulmonaire. Pensez Ă toujours vĂ©rifier la prĂ©sence du corps Ă©tranger dans la bouche Ă la fin de chaque cycle de compressions thoraciques. Le retirer prudemment sâil est accessible.
Cas particuliers :
Chez la victime consciente et alitée qui présente une obstruction grave des voies aériennes, le sauveteur peut réaliser des compressions thoraciques comme pour le massage cardiaque.